jeudi 17 décembre 2009

Le rock est mort, Pas Johnny !

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Ce matin. Je suis dans le métro, je pense à des choses futiles et surtout pas à Johnny. Et voilà qu'une bribe de conversation traverse soudainement le mur qu’il y a entre moi et les autres, quatre mots anodins, au souvenir desquels je frissonne encore :


Le rock’n roll est mort.



Je me retourne et découvre le visage d’un ado attardé au look réchauffé qui vient de s’adresser en ces termes à son interlocuteur, un autre ado non moins attardé, au look tout aussi réchauffé, mais auquel j’emprunterais bien le cuir RedSkins, juste pour voir. Enfin, à ces mots je suis terrassé et c’est tout tremblant que j’arrive chez moi, me précipite sur Internet pour vérifier…

Ouf ! c’est bon, Johnny n’est pas mort. En fait il va mieux, les proches se veulent rassurants, son chirurgien est un connard, patati patata. C’est qu’il m’ont foutu la trouille ces deux branleurs.


Vous l’aurez remarqué, ces derniers jours et malgré l’actualité brûlante, ce blog fut légèrement asséché. C’est qu’il n’était pas question de m’y répandre en bla-bla inconsistant et racorni pour suivre en temps réel les rebondissement de l’affaire Johnny et leurs conséquences ridicules sur ce piteux monde. Laissons ça à d’autre. Non, ces derniers jours ont été pour moi ceux du recueillement : j’ai écouté trois fois de suite « Toute la musique que j’aime » et j’ai même tenté une minute de silence sous la douche, ce qui s’est avéré au dessus de mes forces. OoooOooh ma jolie Saaaaaaaaarah !


Aujourd’hui, je sors de mon deuil impossible, il n’y a pas eu mort d’homme. Mais Johnny n’est pas mort à L.A (pas encore du moins), c’est déjà ça de pris. Bien qu’il y ait toujours des allumés pour affirmer qu’il est bien crevé mais qu’on nous le cache ou qu’il vit désormais sur une île déserte avec Elvis, Bob Marley, Lolo Ferrari et Raymond Barre. Pendant ce temps, les plus avertis crient au tapage médiatique, ceux-là même qui se répandront en hommages pour l’anniversaire de la mort de John Lennon, alors que franchement… Bref, plus qu’à s’en remettre à la sagesse populaire pour tenter d’y voir clair dans ce tourbillon mélodramatique :


« Johhny a bien le droit de mourir comme tout le monde non ? »


Ainsi parlait un fan sur le site du Parisien (Philippe du 77). On aimerait bien lui dire qu’il a raison, mais ça serait salement démago. Johnny, stp, meurs... mais fais ça bien, on veut des larmes !

mercredi 9 décembre 2009

Johhny Hallyday. Paris, 15 juin 1943 ...

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mercredi 25 novembre 2009

Johnny veut mourir !

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"... en faisant l'amUur"

C'est du moins ce qu'il a déclaré sur Canal+ avec un petit sourire forcé au coin des lèvres (la boîte à question du 17 novembre), confirmant ainsi son incurable ringardise et me laissant quelque peu chocolat. Mourir en faisant l'amour, LUI ? Pour moi - c'est un avis personnel - Johnny doit mourir sur scène, devant les projecteurs, le cœur ouvert tout en couleurs en chantant jusqu'au bout : "Itsi Bitsi petit bikini".

Mais revenons à notre épectase (ah oui, pour les ignorants, l'épectase désigne un décès intervenu durant l'orgasme) puisque c'est l'ultime et pathétique volonté de notre papy-twist que de crever dans les bras d'une pouffiasse frigide pour avoir mal digéré un mélange Viagra/champagne/gaufres tièdes, après un diner à l'Elysée. Tout ça en dit long sur le rock français... (Tu me diras, Keith Richards a bien failli se tuer en tombant d'un cocotier)

Epectase donc, vraie grosse petite mort. Johnny serait-il tenté d'ajouter son nom à la short-list des épectasés célèbres, des illustres morts-en-couchant, fossoyés par derrière et autres coïts interrompus ? Une chose est sûre, la postérité garde une petite place pour ces braves combattants, tombés au champ du déshonneur.

Comment ne pas évoquer ici le plus célèbre "Pompé" (avec ou sans majuscule, c'est au choix) de l'histoire de la Troisième République, Félix Faure, qui expira dans les bras de sa maîtresse Marguerite Steinheil, à la grande joie des satyres de l'époque ? Moins connu peut-être est le sort du pape Paul II. Si la version officielle veut qu'il soit mort d'une "indigestion de melon" (mais peut-être était-ce une façon de parler), on raconte aussi que le Saint-Père le plus rock'n roll de l'Histoire aurait rendu l'âme en batifolant avec un jeune page... Décidément les papes ne sont pas en reste : le 8 décembre 1565, c'est Pie IV qui s'éteignait entre les reins de sa courtisane, Elvira Cagliari (rendons-à ces dames l'honneur que l'histoire apostolique leur refuse). On pensera aussi à David Carradine, qui nous a récemment laissé une interprétation "plus solitaire" de l'Epectase.

Enfin, y'a du niveau quoi. Mais Johnny est peut-être le mieux à même de relever le défi et de s'inscrire, une fois n'est pas coutume, dans la droite ligne de deux grands hommes d'église, lui, le blouson noir ! D'ailleurs si on prête un peu l'oreille aux paroles de la chanson qui passe en boucle sur ce blog, on se dit qu'il pourrait même y mettre les formes, dépasser ses glorieux ainés dans l'ardeur, et renvoyer se chaud-lapin de Pie IV à ses géraniums.

Adieu Miss Molly.


Une chanson de Dalida s'est cachée dans ce texte, pour tenter vainement d'en relever le niveau lexical... Sauras-tu la retrouver ?

vendredi 20 novembre 2009

"Dansez sur moi le jour de mes funérailles"

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Bon ça commence à devenir sordide, voire mesquin, voire ignominieux. D'ailleurs si ça continue, Johnny, il va finir par tout casser, tout casser, tout casser. Qu'ils aillent voler ailleurs, tous ces vautours à tête d'Étienne Mougeotte, qu’ils aillent fourrer leur becs plus loin, ces pisse-copies ailés. C’est vrai quoi ! A croire que Le Figaro a posté un de ses sbires devant chaque hôpital parisien voir si Johnny n’essaierait pas de se faire poser un pacemaker en lousdé… Mais tout ce qui porte une banane et des lunettes noires n’est pas Johnny Hallyday à la fin ! Et bien non, il n’était pas à l’hosto mercredi 11 novembre, n’en déplaise au Figaro, obligé le lendemain de se répandre (ils sont habitués tu me diras) en plates excuses sur son site Internet, pour avoir affirmé le contraire. Tout ça n’est pas sérieux. Comme dirait le principal intéressé : « le feuilleton devient ridicule, il faut trouver quelqu'un d'autre sur qui s'acharner » (20minutes.fr, 12/11). Allez au pif, ce bon vieux Chirac n’a pas l’air en si grande forme et il a déjà écrit ses mémoires alors…

Enfin.


La mort de Johnny n’est pas un amuse-bouche pour dîner mondain. C’est une œuvre d’art, un moment esthétique, un crépuscule dramatique et l’occasion inattendue de chanter Retiens la nuit. Nous qui l’avons bien compris, ne verserons plus dans l’expertise, dans le fait divers thérapeutique, histoire de dissiper cette désagréable odeur d’hôpital qui entoure la presse people ces derniers temps. Histoire de conserver toute l’intensité de la chose. Non et puis on a mieux à faire que d’aller fouiller dans les draps sales de la laverie de la Pitié-salpêtrière. Quoi par exemple ? Rester dans le canapé en mangeant des corn flakes et s'envoyer une bonne vieille vidéo dans laquelle Johnny, plus vivant que jamais, s'acoquine avec le diable (déjà).




Wah.

Tu m’étonnes aussi qu’il nous fasse une hernie discale ! Il l’a un peu cherché quand même… Ah mais ce déhanché... Twist again Jojo, Twist again ! Tiens, saviez-vous que le 9 janvier 1963, alors que des médecins affirment que le twist peut provoquer de graves lésions aux genoux, Johnny rétorque " Je l'ai déjà dansé pendant 2 000 heures et tout va bien*. " Ce coquin de Johnny aurait-il pousser le vice jusqu’à faire du Boogie-woogie avant ses prières du soir ? Ben, voilà le résultat.

* Cette curieuse info ne sort pas de mon imagination, c’est sixties-stories qui nous l'apprend, un site aussi coloré que remarquablement renseigné sur les année 60, au point qu'il serait dommage de na pas aller y jeter un coup d'œil

vendredi 30 octobre 2009

Le petit cancer du colon (épisode 2)

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A-t-on vraiment ouvert Johnny pour un cancer du colon ? Va-t-on le ré-ouvrir pour une hernie discale voire pire encore ? A-t-on au moins pensé, ainsi que l'exige la rigueur scientifique, à vérifier s'il n'y avait pas un vieux jukebox à l'intérieur de Johnny ?


NON ! Nous dit Closer du 15 octobre « il n'a jamais eu de cancer ». Zut alors, Johnny aurait-il confondu son « petit cancer du colon » avec une «grosse diarrhée » ? Pas impossible quand on connait l'usage tout particulier que Johnny fait de la langue française... Mais passons, car Closer nous promet aussitôt de révéler « ce qu'il a vraiment » et les coulisses de « sa nouvelle hospitalisation secrète ». 20minutes.ch nous donne presque la date de la future opération, « en novembre, à l'hôpital américain de Paris ». On comprendra que nos voisins assureurs suisses suivent la question avec intérêt. Et pour ceux qui voudrait réserver la chambre à côté, il est donc grand temps de se casser le col du fémur. France Soir se veut alarmiste et ses scribouillards s'inquiètent pour leur vacances de Noël, et Paris Match publie, le 25 octobre, le témoignage de la future prix Nobel de littérature, Lætitia Hallyday, bien placée semble-t-il pour parler de ce qu'il se passe dans le cœur (et quelques centimètres en dessous) de son Johnny d'amour. Dans cette course effrénée au scoop médical (je parie qu'on se tape l'opération en directe sur m6), Le Figaro.fr s'accroche en réchauffant les interviews des autres (29 octobre) et même AgoraVox (vous savez AgoraVox, le site qui vous garantit « une qualité d’information argumentée et une expression citoyenne ») y va de son petit filet pour nous dire... ben, pas grand chose en fait, car journaliste people, c'est un métier.

C'est vrai, tout ça commence à devenir compliqué, voir glauque. Car même si on apprend beaucoup de choses sur les joies du troisième âge, la perspective de devoir commenter le prochain témoignage de Laetitia Hallyday sur les troubles sphinctériens de son mari n'est pas des plus rock'n roll. On en vient presque à regretter que Johnny ne fasse pas un formidable hommage à Mike Brant en sautant par la fenêtre, laissant derrière lui une lettre acerbe et désenchantée qui jetterait les bases brûlantes d'une critique sociale intransigeante pour toute une génération... Non, j'ai mieux : Johnny pourrait surprendre tout le monde en mourant d'un cancer du poumon foudroyant. Ce serait quand même autre chose que son « petit cancer du colon » là.


D'ailleurs, le patient sexagénaire le plus suivi de France ne devrait-il pas confesser un tabagisme juvénile et ouvertement j'm'enfoutiste, pour parler comme un expert en prévention ? La preuve : petit retour dans cette époque joyeuse et coloré (parfois bizarrement colorée) que furent les années 60, quand on ne savait pas encore que Fumer Tue, quand Brigitte Bardot était juste belle et Eric Zemmour juste pas né, et quand, dans les loges de l'Olympia, Johnny jouait à celui qui fait les plus beaux ronds de fumée avec... Jimi Hendrix. C'est juste là.


jeudi 22 octobre 2009

Le petit cancer du colon (épisode 1)

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" Un petit cancer du colon ". On dirait le titre d'une chanson pour enfants. Mais Johnny ne chante pas de chanson pour enfants. Par contre il lui arrive de faire des interviews à TéléStar dans lesquelles il nous livre quelques détails sur ses récents projets avortés avec la Grande Faucheuse... Ni une ni deux, je file chez mamie pour boire le café et lire TéléStar en cachette. Et voilà ce que je découvre, la bouche encore pleine de biscuits au beurre :

Et c'est là, entre les programmes du dimanche et la recette de cuisine, que Johnny nous balance, comme si de rien, qu'il a eu un « petit cancer du côlon ». Quoi ! Un cancer ? Oh la la, mais c'est grave ça, et il va s'en sortir ? Ah bon il est guéri... mais il peut rechuter non ? Mais qui est l'insupportable Freddy ? Autant de questions qui m'assaillent à la lecture du magazine.

Évidemment, comme des milliers de fans affolés et un peu nosophobiques sur les bords, et comme l'aurait fait n'importe quel journaliste sérieux pour la rubrique people du Monde.fr, je me rue sur Wikipédia. C-a-n-c-e-r du c-o-l-o-n... ah voilà :


« CANCER DU COLON : "Le cancer du côlon se développe à partir de la muqueuse du « gros intestin » ou côlon. Dans 70% des cas, la tumeur se développe dans le sigmoïde (boucle située dans la fosse iliaque gauche). Les cancers du côlon et du rectum étant assez semblables, on les regroupe sous le terme de cancer colorectal. Il s'agit toujours d'une tumeur maligne ; adénocarcinome liebekunien, développé à partir de la muqueuse." »


Et pour ceux qui préfèrent les images...




Sur le Figaro.fr, c'est à la rubrique musique que l'on disserte sur l'adénocarcinome liebekunien de Johnny, choix rédactionnel discutable, mais après tout le "petit cancer" pourrait bien accoucher d'un grand tube (si ce n'est pas déjà fait. En 1977 Johnny chantait : "Ouais, mon âme cogne contre les murs Mon corps refuse de t'oublier Et mon ventre me fait crier"). Et qu'apprend-t-on dans l'article ? Que la star aurait subi cet été "une batterie d'examens à la demande de ses assureurs rendus frileux par le soudain décès de Michael Jackson." Business is business... J'ai le même problème avec ma vieille R5. Mais la question n'est pas là. Non la vraie question, celle qui nous fait parcourir frénétiquement tout ces articles merdiques et secs comme les gâteaux de mamie, avec la même inavouable perversité que les tordus qui ralentissent sur l'autoroute en passant près d'un accident pour voir du sang, c'est celle-là :

Bon mais alors il va mourir ou pas ? Réponse : Oui, sans doute, mais pas tout de suite. "Je rassure tout le monde, tout va bien maintenant" lâche-t-il finalement à Téléstar. "Ouf" répondent les fans, "Ooooh..." pensent tout bas les journalistes qui ont suivi l'affaire et qui devront attendre pour la pleine page en Une. Qu'on se le dise, il faudra plus qu'un petit cancer pour terrasser Johnny, lequel n'aura même pas perdu un cheveu de sa banane dans la bataille. Excuse-moi partenaire...

samedi 10 octobre 2009

Concert annulé à Bruxelles, cimetière à Noël...

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Les voies de l'excès mènent au palais de la sagesse. Parait-il. Un palais qui prend parfois la forme d'une chambre d'hôpital blafarde dans la banlieue Ouest de Bruxelles. Mais bon, c'est sûr qu'à force de laisser la sueur brûler ses yeux, à force de crier son amour jusqu'au cieux et à force de jeter son cœur dans un micro, portant les projecteurs comme une croix dans son dos, un peu comme sur la photo là.. ben ça devait arriver un jour.

Bruxelles justement, 28 septembre dernier, il est 21 heures, la salle est pleine. Certains ont même déjà sorti leur briquet qu'ils agitent au dessus de leur tête. Sous les t-shirts ornés de Harley-Davidson et autres têtes d'aigles, il y a des cœurs qui battent pour fêter le retour de l'enfant prodigue. Johnny le Belge, puis Français puis re-Belge. Mais voilà qu'en lieu et place de la vedette attendue, l'idole des jeunes devenus vieux, c'est un vulgaire intermittent du spectacle qui monte sur la scène et prend le micro. Chez nous autres, c'est la stupéfaction. Va-t-il chanter « Allumer le feu » ? Non il annonce sur un ton dramatique que le concert est annulé. Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir, les fans dépités rentrent chez eux. Le lendemain sur le site web du Parisien on pouvait lire ça :

"Johnny annule un concert à cause d'une «extinction de voix»

Johnny Hallyday n'a pas pu chanter mardi soir en Belgique. Le chanteur, âgé de 66 ans, devait assurer le show au Forest National à Bruxelles à 21 heures - première date d'une série de concerts prévue jusqu'au 3 octobre dans la capitale belge. Mais une extinction de voix en a décidé autrement [...]"

Parmi les nombreux commentaires faisant suite à l'article, celui-ci se distingue par sa lucidité presque prophétique :

"J'étais dans le jardin occupé avec mes betteraves quand ma femme m'a appelé : "Alphonse, ils disent que Johnny est en voie d'extinction." Moi je dis qu'il ne faut pas rester à rien faire, les pouvoirs publics doivent intervenir !"

Oui, Johnny est en voie d'extinction et ça sera pas faute de vous avoir prévenu.