vendredi 30 octobre 2009

Le petit cancer du colon (épisode 2)

A-t-on vraiment ouvert Johnny pour un cancer du colon ? Va-t-on le ré-ouvrir pour une hernie discale voire pire encore ? A-t-on au moins pensé, ainsi que l'exige la rigueur scientifique, à vérifier s'il n'y avait pas un vieux jukebox à l'intérieur de Johnny ?


NON ! Nous dit Closer du 15 octobre « il n'a jamais eu de cancer ». Zut alors, Johnny aurait-il confondu son « petit cancer du colon » avec une «grosse diarrhée » ? Pas impossible quand on connait l'usage tout particulier que Johnny fait de la langue française... Mais passons, car Closer nous promet aussitôt de révéler « ce qu'il a vraiment » et les coulisses de « sa nouvelle hospitalisation secrète ». 20minutes.ch nous donne presque la date de la future opération, « en novembre, à l'hôpital américain de Paris ». On comprendra que nos voisins assureurs suisses suivent la question avec intérêt. Et pour ceux qui voudrait réserver la chambre à côté, il est donc grand temps de se casser le col du fémur. France Soir se veut alarmiste et ses scribouillards s'inquiètent pour leur vacances de Noël, et Paris Match publie, le 25 octobre, le témoignage de la future prix Nobel de littérature, Lætitia Hallyday, bien placée semble-t-il pour parler de ce qu'il se passe dans le cœur (et quelques centimètres en dessous) de son Johnny d'amour. Dans cette course effrénée au scoop médical (je parie qu'on se tape l'opération en directe sur m6), Le Figaro.fr s'accroche en réchauffant les interviews des autres (29 octobre) et même AgoraVox (vous savez AgoraVox, le site qui vous garantit « une qualité d’information argumentée et une expression citoyenne ») y va de son petit filet pour nous dire... ben, pas grand chose en fait, car journaliste people, c'est un métier.

C'est vrai, tout ça commence à devenir compliqué, voir glauque. Car même si on apprend beaucoup de choses sur les joies du troisième âge, la perspective de devoir commenter le prochain témoignage de Laetitia Hallyday sur les troubles sphinctériens de son mari n'est pas des plus rock'n roll. On en vient presque à regretter que Johnny ne fasse pas un formidable hommage à Mike Brant en sautant par la fenêtre, laissant derrière lui une lettre acerbe et désenchantée qui jetterait les bases brûlantes d'une critique sociale intransigeante pour toute une génération... Non, j'ai mieux : Johnny pourrait surprendre tout le monde en mourant d'un cancer du poumon foudroyant. Ce serait quand même autre chose que son « petit cancer du colon » là.


D'ailleurs, le patient sexagénaire le plus suivi de France ne devrait-il pas confesser un tabagisme juvénile et ouvertement j'm'enfoutiste, pour parler comme un expert en prévention ? La preuve : petit retour dans cette époque joyeuse et coloré (parfois bizarrement colorée) que furent les années 60, quand on ne savait pas encore que Fumer Tue, quand Brigitte Bardot était juste belle et Eric Zemmour juste pas né, et quand, dans les loges de l'Olympia, Johnny jouait à celui qui fait les plus beaux ronds de fumée avec... Jimi Hendrix. C'est juste là.


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